Cette année l’objectif de l’été sera la Pointe Dufour ou Dufourspitze (4634 m), point culminant du massif du Mont-Rose et de la Suisse. Toujours avec Delphin, et de nouveau avec notre guide Jean-Marc avec qui nous étions déjà venus en 2016 dans le massif gravir quelques 4000. Nous nous sentons bien avec lui, en plus d’être guide il est aussi secouriste au PGHM (peloton de gendarmerie de haute-montagne) et c’est un mec super sympa. En préparation il nous propose de faire l’ascension du Tresenta, sommet proche du Grand Paradis, que Delphin et moi avons déjà fait. Pas de difficulté technique en cette saison.
Après avoir retrouvé Jean-Marc le soir au gîte de la Tapia à Chamonix, le lendemain nous prenons le Tunnel du Mont Blanc pour le Val d’Aoste et la vallée de Valsavarenche. Le départ s’effectue de Pont (1960 m) pour monter au refuge Vittorio Emanuele II (2735 m). Un chemin assez raide nous y conduit, en passant d’abord en forêt puis la végétation commence à disparaitre pour laisser place à un décor minéral. Arrivé au refuge, Jean-Marc négocie pour que je ne dérange pas les autres par mes ronflements, et comme il y a de la place, on me donne un dortoir pour moi tout seul ! Le soir je fais la connaissance d’un espagnol, Joan, qui est avec son fils Sam ; ils viennent de Barcelone. Ils projettent l’ascension du Grand Paradis mais aimeraient s’acclimater sur un autre sommet. Après l’accord de Jean-Marc, je leur propose de faire équipe avec nous.
Donc au petit matin c’est parti, le temps est couvert, bien gris, mais nous ne sommes pas dans les nuages. À part un névé à remonter nous n’aurons pas besoin des crampons ni de nous encorder. Nous prenons la direction SE et passons la moraine pour atteindre le glacier de Montcorvé. À l’altitude 2875 m, nous remontons le glacier Montcorvé jusqu’à l’altitude de 3200 m en direction du col du Grand Paradis. Nous obliquons ensuite SW pour prendre pied sur le versant N de la Tresenta et nous diriger vers l’éperon NW de la Tresenta. Nous remontons le grand névé avant de regagner l’éperon, et suivons l’arête jusqu’au sommet du Tresenta (3609 m).
Nous ne nous attardons pas au sommet, le vent souffle, il ne fait pas chaud. Nous ne redescendons pas tout à fait par la même voie pour éviter le névé. Je discute beaucoup avec Joan, nous avons bien sympathisé. Nous échangeons nos coordonnées pour nous envoyer nos photos. J’apprendrai ainsi par la suite qu’ils ont bien réussi le sommet du Grand Paradis.
Après nous être restauré au refuge, nous repartons vers la vallée pour de nouvelles aventures. Direction le Mont Rose !