La Barre des Écrins est une montagne majestueuse qui s’élève dans le ciel du Haut Dauphiné. Point culminant du massif des Écrins, du département des Hautes-Alpes et plus généralement du Dauphiné, il est le plus méridional des « 4 000 alpins ». Avant l’annexion de la Savoie en 1860, il était le point culminant de la France !
J’étais déjà venu avec Éric en 2011, mais nous n’avions gravi que le Dôme de Neige, la Barre n’étant pas en bonnes conditions (trop de neige fraîchement tombée). Cette fois-ci je viens en compagnie de mes amis Linda et Delphin, qui m’accompagnent mais ne participeront pas à l’ascension ; ils vont profiter du weekend dans les Écrins. Nous nous installons au camping d’Ailefroide. Le lendemain nous allons au parking du Pré de Madame Carle, qui est au bout de la route, où je retrouve Bernard, guide de haute montagne, qui m’accompagnera pour les 2 jours qui viennent. Et c’est le départ pour l’ascension ! Cette première journée va nous mener au refuge des Écrins (3170 m), en passant devant le refuge du Glacier Blanc, puis en remontant le Glacier Blanc justement. Le temps est un peu couvert, la Barre est dans les nuages, mais ça devrait se découvrir. Le lendemain matin, réveil à 3h et départ moins d’une heure après à la frontale. Du refuge on redescend le promontoire rocheux pour prendre pied sur le glacier que l’on remonte tranquillement. Évidemment nous sommes encordés. Nous allons prendre la voie normale, essentiellement glaciaire, qui emprunte la face Nord jusqu’aux environs de la brèche Lory (3 974 mètres, séparation entre les voies normales du Dôme et de la Barre), puis qui suit l’arête sommitale jusqu’au sommet. Le jour se lève, il fait beau ! L’ascension de la face est assez éprouvante, c’est assez raide par moments, nous franchissons la rimaye et rejoignons par une pente de neige assez raide la brèche de Lory. À partir de la brèche, c’est de l’escalade dans du rocher puis du mixte tout le long de la crête. La première partie en rocher est la plus technique ; Bernard est en tête, il m’a demandé de récupérer les dégaines derrière lui, à un moment j’en oublie et je me fais engueuler ! Heureusement un autre alpiniste qui nous suit nous les récupère. Nous suivons l’arête jusqu’au Pic Lory (4086 m), qui est un sommet secondaire de la Barre, mais qui marque bien le point culminant de l’Isère. Nous poursuivons pour atteindre finalement le sommet de la Barre des Écrins (4102 m), point culminant des Hautes-Alpes. La limite entre les 2 départements sépare les 2 sommets d’une centaine de mètres ! Tout le long de cette arête il fallait être vigilant, entre la face Sud qui est verticale et la face Nord bien abrupte, mais en haut nous pouvons nous poser et admirer un panorama grandiose ! Après une belle pause il faut penser à redescendre, nous reprenons exactement le chemin inverse. Arrivés à la brèche de Lory, Bernard me demande si je veux continuer jusqu’au Dôme, mais comme j’y étais déjà 2 ans auparavant je préfère descendre direct. Pendant la descente de la face dans la neige, je tombe et commence à glisser, mais Bernard me stoppe rapidement en plantant son piolet et en enroulant la corde dessus… D’où l’avantage d’être encordés ! Aurais-je pu m’arrêter tout seul, je ne sais pas… En tous cas merci Bernard, je te dois une bonne bière !! Nous passons ensuite sous un sérac, nous ne trainons pas, on ne sait jamais quand ça s’écroule ces blocs là ! Arrivés sur le glacier en bas, il ne reste plus qu’à le descendre et rejoindre le sentier. Je m’aperçois à un moment que j’ai perdu mon piolet qui étais à l’arrière sur mon sac à dos. Tant pis on m’en offrira un autre… ! Descente interminable jusqu’au parking du Pré de Madame Carle où je retrouve Linda et Delphin. Je n’en pouvais plus de cette descente ! Nous nous séparons avec Bernard, je le remercie chaleureusement, cette course avec lui restera inoubliable ! De retour au camping je m’écroule dans ma tente et m’endors instantanément ! Je suis un gros ronfleur et là je confirme cette réputation, je réveille toutes les marmottes de la vallée ! Finalement j’émerge dans la soirée et nous allons manger dans le resto où j’étais déjà venu il y a 2 ans, qui possède un bassin à truites… Toujours un régal !