Distance officielle : 177 km
Distance effectuée : 70,800 km
Chrono : 12:59:49
Vitesse : 5,447 km/h
Classement scratch : abandon
Classement catégorie V2H : abandon
Parcours : trail
Dénivelé : 662 m D+
10e édition (1re participation)
Après 17 marathons et 14 ultras, dont 3 cent bornes, me voilà engagé sur la plus grande distance de ma vie, 177 km ! C’est donc avec une certaine appréhension que je me retrouve sur l’esplanade du port de Vannes, où a lieu le départ en cette fin de journée, en compagnie de Bruno, Pascal et Jean-Luc de mon club de Sucy. Il y a d’autres coureurs du club sur les autres distances, 87 km, 56 km et 36 km. Je suis arrivé en train dans l’après-midi, je n’ai même pas pris de logement, puisque je suis censé passer les deux prochaines nuits en course.
Avant le départ je suis allé rendre visite à Serge Girard, qui va participer aussi, et qui est sur le port avec un bateau à rames. Serge est un adepte de la course de grand fond à travers le monde, détenteur de plusieurs records du monde. Il a réalisé le défi de traverser tous les continents en courant, sans un seul jour de repos sur chaque traversée, à raison de plus de 70 km par jour. En 2015, il tentera de réaliser une circumnavigation à la seule force humaine (pas de vélo, pas de voile, pas de moteur…) en courant sur les continents et en ramant sur les océans : 40,000 km au total dont 25,000 km sur 3 océans : Indien, Atlantique, Pacifique et 15,000 km sur 3 continents : Amérique du Sud, Océanie, Afrique. Malheureusement il échouera suite à une tempête… Je suis venu avec un de ses livres qu’il me dédicace. C’est un honneur pour moi d’avoir rencontré cet aventurier.
Revenons à notre course. Le Grand Raid s’effectue en une boucle tout autour du golfe du Morbihan, avec une traversée en zodiac à Locqmariaquer pour rejoindre Port-Navalo. Le parcours suit la côte par les sentiers et traverse quelques villages, avec un dénivelé de 1200 m D+, ce qui n’est pas énorme sur une telle distance, mais c’est une succession de petites montées et descentes qui cassent bien.
Dès que le départ est donné je pars tranquillement, en mode footing. Les paysages sont superbes le long de la mer. Je passe le 1er pointage à Arradon. Sur une portion suivante, à cause de la marée montante il est conseillé d’enlever ses chaussures et chaussettes pour traverser, pour éviter de repartir les pieds mouillés dans les chaussures et de choper des ampoules. J’ai même amené ma petite serviette pour me sécher les pieds ! La nuit commence à tomber quand j’arrive à Larmor-Baden et que je passe le 2e pointage. Je commence à alterner course et marche. Le 3e pointage est à Le Bono, puis je passe les villages de Pluneret et Auray. C’est en arrivant sur la commune de Crac’h, au 70e km, alors que le jour se lève, en marchant sur un chemin plat et facile, que je met le pied dans une ornière et que je me tord la cheville avec douleur. Je tombe même par terre, un concurrent qui était derrière moi m’aide à me relever et je constate que je me suis fait une entorse. Le mec qui m’a aidé reste avec moi pour me soutenir et je finis en boitant jusqu’au 4e pointage, qui heureusement est tout près. J’ai la cheville bien enflée et qui commence à bleuir. J’annonce au pointage que j’abandonne et je dois rendre mon dossard. Fin de l’aventure ! Je craque à Crac’h ! Le crash !
Une navette me ramène à Vannes, je suis démoralisé. J’aurais aimé au moins faire le passage en bateau… Je vais voir le personnel médical de l’organisation, où le médecin me fait un gros bandage avec une attelle. Je me traîne jusqu’à la gare où je change mon billet de train pour rentrer plus tôt que prévu. Je me dis que je prendrai ma revanche, mais le temps a passé et je n’ai jamais retenté l’aventure.
Jean-Luc : 23h37 ; Bruno : 27h47 ; Pascal : 32h08. Bravo les gars !









