Monte Cinto (2706 m) – 2B Haute-Corse, Corse – 28/09/2024

Avec l’ami Ricardo nous voilà partis pour la Corse pour gravir les 2 sommets qui me manquent afin d’achever mon challenge SDF, pour la France métropolitaine. Les 2 sommets sont la crête sud de A Maniccia en Corse-du-Sud et le Monte Cinto en Haute-Corse.
Nous avons décidé d’y aller en voiture en prenant le ferry. Je prends la route pour Colmar où habite la famille de Ricardo, puis le lendemain direction Savone où nous allons embarquer pour une traversée de nuit vers Bastia. Après une virée vers le Cap Corse nous rejoignons notre logement près de Vivario, des chambres d’hôtes tenues par un couple de retraités très sympas, dans une maison en pleine nature. Nous y mangeons également le soir.
Au matin, après un solide petit déjeuner, nous partons pour notre premier objectif, A Maniccia. Nous laissons la voiture au bout d’une petite route et empruntons le sentier qui mène au refuge de Petra Piana. Il fait un beau soleil. Au début nous traversons une forêt, puis nous remontons jusqu’au col de la Bocca Tribali, après 2 heures de marche. Nous suivons le sentier à flanc de montagne dans un sous-bois et descendons pour rejoindre le fameux GR20. Nous pensons n’être plus très loin du refuge, mais une bonne grimpette nous attend ! Finalement après 5 heures d’effort je rejoins Ricardo au refuge, arrivé un peu avant moi. Alors que jusqu’ici le ciel était dégagé, le temps se couvre et il y a un vent froid qui souffle. Le soir nous mangeons dans une cantine pleine de courants d’air et allons nous coucher tôt. Je me réveille plusieurs fois et j’entends le vent qui souffle très fort dehors.
Le matin c’est même la tempête ! Après un petit déj vite expédié, nous sommes dans le doute. Y aller ou pas ? Le gardien du refuge n’est pas très optimiste, le temps ne se lèvera pas. Et pour finir de nous décider, voilà que le brouillard arrive. Déjà que nous devons sortir du sentier du GR20 pour emprunter des crêtes plus ou moins cairnées, dans les bourrasques et la brume… Nous préférons renoncer !
Nous redescendons, dépités mais en nous disant que nous avons pris la bonne décision, quoique il y a quand même un doute… La descente est quand même plus rapide que la montée, nous rejoignons la voiture en 4 heures. Direction ensuite Corte où nous attend notre logement suivant, un appartement dans le centre-ville, tenu par un dame très gentille.
Le lendemain, après avoir quitté l’appartement, nous faisons une petite parenthèse culturelle : la visite de la citadelle et du musée de Corte. En partant nous nous arrêtons sur la route, pour manger une focaccia, un régal ! Et nous repartons pour notre dernier logement, un appartement dans le petit village d’Asco, où nous allons passer 2 nuits. En faisant des courses, l’épicière nous indique un restaurant. Quelle bonne idée ! Nous allons déguster leur spécialité : le cabri, un plat mémorable que nous ne sommes pas près d’oublier ! Un régal ! Par contre la météo pour le lendemain, pour le Monte Cinto, n’est pas réjouissante, du vent et du froid… Nous avons décidé de partir tôt, la journée sera longue, nous allons faire l’ascension et la redescente en aller-retour depuis la station de Haut Asco.
Après une mauvaise nuit où je n’ai pas fermé l’œil ( ça me rappelle la nuit avant l’Aiguille de Chambeyron), réveil à 4 h, nous déjeunons et nous préparons, et en voiture pour Haut Asco.
À 5h30, il fait encore nuit et nous partons à la frontale sur le sentier du GR20, en même temps qu’un autre randonneur, qui va vite nous semer. Il fait froid. Le début du sentier est assez facile, nous traversons une forêt, il y a peu de dénivelé. Je n’ai pas le moral, je suis fatigué du manque de sommeil, j’ai froid, je la sens pas cette journée… Heureusement que Ricardo a le moral, il ouvre la marche en m’encourageant.
Nous sortons de la forêt, traversons un torrent et nous attaquons l’escalade dans les rochers, heureusement aidés par des chaînes par endroits. Après cette barre rocheuse le jour commence à se lever. Nous sommes maintenant sur un sentier pierreux qui monte de façon régulière, c’est-à-dire que ça grimpe bien, et par endroits c’est une espèce de gravier qui roule sous les pieds. Ricardo a toujours la pêche, il est résolument optimiste ! Heureusement car si j’étais seul je serais prêt de l’abandon… Nous pensons avoir fait la moitié de la montée quand nous croisons le randonneur de ce matin. Il redescend déjà du col ! Ça a l’air d’être un habitué du coin, c’est la balade pour lui… !
Nous arrivons après 3 h de marche à un grand replat. Nous avons le Cinto en face de nous, son sommet nous domine. Il parait près, ça me redonne le moral. Il faut maintenant le contourner en remontant jusqu’à la Pointe des Éboulis. Ascension très pénible dans cette raillère. Enfin je me dis que je vais peut-être y arriver finalement… Nous sommes à la Pointe des Éboulis en 4h50, à 2600 m. Il fait très froid, un froid accentué par un très fort vent, avec des bourrasques violentes.
C’est en fait un col, le GR20 redescend de l’autre côté, vers un refuge. Après avoir caché nos sacs à dos dans les rochers, pour être plus légers, nous quittons le GR20 pour nous diriger vers le sommet. D’après les topos on parle de 45 mn/1h pour atteindre le sommet, je vais mettre près d’1h1/2 ! Heureusement que c’est balisé par des marques de peinture et des cairns, le cheminement est une suite de montées et descentes dans des blocs de rochers. Je n’en peux plus, je n’ai pas pris à boire, je suis déshydraté. Par chance un randonneur qui est sur la descente me donne une petite bouteille d’eau, en me disant que je suis à 5 mn du sommet. J’y crois pas trop mais effectivement je vois un peu après le sommet tout proche, et Ricardo près de la croix ! Un dernier effort et j’y arrive !!! Le Monte Cinto (2706 m), le point culminant de la Corse, le sommet de l’île ! J’explose de joie ! Merci à Ricardo qui a mené la marche toute la journée, et qui m’a encouragé et soutenu tout au long de cette ascension. Et « Grazie a vita ! » ! Embrassades, félicitations, photos…
Il faut maintenant redescendre, nous ne trainons pas, il faudrait être en bas avant la nuit. La redescente va être plus longue que la montée. D’abord dans ce chaos de rochers, qui descend et remonte sans arrêt, où je suis en difficulté, complètement épuisé. Alerté par un autre grimpeur, Ricardo vient à mon secours avec de l’eau et du ravitaillement. Après un peu de repos et avoir récupéré nos sacs au col, nous nous jetons dans la descente des éboulis, rendue difficile par ce gravier qui roule sous les pieds. Passée la barre rocheuse et les chaînes, arrivés dans la forêt, je pense que l’arrivée est proche, mais cette dernière partie est interminable… Nous revenons finalement au parking, juste avant la nuit !
Bilan 15 km, 13h25mn, 1545 m D+.
Nous allons boire un coup au châlet-hôtel de Haut Asco pour fêter cette victoire et nous rentrons à l’appartement. Nous ne trainons pas, un plat de pâtes et au lit ! Je tombe tout de suite dans les bras de Morphée !
Le lendemain retour vers Bastia, au passage une petite baignade à la plage de Pietracorbara, et c’est le retour en ferry pour Savone, puis Colmar, et la maison.
Encore merci à Ricardo qui a été un super compagnon de voyage et, pour un randonneur peu expérimenté, un co-équipier de premier ordre !  
Finalement sur les 2 sommets prévus, nous en avons fait un, le plus difficile. Il va falloir revenir pour faire ce dernier SDF qui me manque, pour boucler mon challenge. Je prévois de retourner en Corse au mois de juin 2025.

1 réflexion sur “Monte Cinto (2706 m) – 2B Haute-Corse, Corse – 28/09/2024”

  1. Super Serge , récit au top 👍
    Et j’ai lu aussi le massif de la Sainte Baume 👍
    Ton site est une bonne idée 🙂🙂
    J’ai de quoi lire les longues soirées d’hiver à venir 😄😄
    À bientôt

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