Après un passage à Saint-Girons en Ariège où j’ai participé au semi-marathon des Oussaillès entre Seix et Saint-Girons, et après avoir passé la nuit chez un couple fort sympathique qui louait une chambre dans le petit hameau d’Ustou, me voici sur la Route des Cols en direction d’Auzat. C’est la commune où se trouve mon prochain objectif, la Pique d’Estats, point culminant du département de l’Ariège et de la région de Catalogne, le sommet étant à la frontière franco-espagnole. Je fais une petite halte à Auzat pour boire un café, je tombe sur le Bar des 3000 ! Ben oui l’Ariège abrite plusieurs 3000 m sur son territoire. Ensuite la route m’amène à un cul-de-sac, au parking de l’Artigue, point de départ du sentier pour le refuge du Pinet où j’ai réservé, par le GR61. Sur le parking, il y a aussi un couple de marcheurs qui se préparent et partent un peu avant moi.
Environ 3 h 1/2 de marche et plus de 1000 m de D+ après j’arrive au refuge. Sur la terrasse je discute avec des randonneurs qui marchent avec leur tente. Il y en a un qui fait le HRP (Haute Route Pyrénéenne), il est parti d’Hendaye depuis plus d’un mois. Je projette aussi de faire cet itinéraire dans quelques années. Le soir au repas je sympathise avec le couple que j’ai vu au parking, Anaëlle et Bastien, qui viennent de Lyon. Ce sont des trailers aguerris, ils vont aussi faire l’Estats et autres 3000 du secteur.
Au petit matin, petit déj’ rapide et c’est parti au lever du jour. C’est une belle journée qui s’annonce, et il va faire chaud ! Plus de 1200 m de D+ sont au programme. Les lyonnais ont démarrés un peu avant moi, je les reverrai plus tard. Le sentier remonte une vallée encaissée, je passe près de 2 étangs, après le 2ème le sentier se fait plus raide et j’arrive au Col de la Coumette. Le chemin de droite mène au Pic du Port de Sullo que l’on peut faire en aller-retour en allant vers l’Espagne. Je vais éviter de rallonger et je prends le chemin de gauche qui me conduit sans difficulté au col de Riufret. Là je suis à côté du Montcalm mais je prends le sentier qui va vers la Pique d’Estats, objectif principal de la journée. Je suis dans le sentier assez raide qui monte en lacets quand je croise Anaëlle et Bastien qui ont déjà gravi le Montcalm et qui redescendent de l’Estats ! Ah ils carburent bien, ils ont une pêche de ouf ! Bon ils sont jeunes aussi… Ils sont vraiment sympas ces lyonnais, d’ailleurs nous avons gardé contact, et ils suivent mes aventures sur le site. Nous faisons quelques photos et je continue mon ascension jusqu’au sommet de la Pique d’Estats (3143 m), où les derniers mètres sont dans des blocs de rochers, il faut mettre un peu les mains. Ça fait près de 4 h que je suis parti du refuge. Au sommet beaucoup d’espagnols, surtout des catalans, qui entonnent des chants. Photo évidemment, je bois un coup, et ne m’attarde pas, la journée est encore longue… ! Je redescend un peu et remonte rapidement vers le Pic de Verdaguer (3131 m) tout proche. Je n’y reste que quelques minutes et redescend vers le col de Riufret, pour enchaîner vers le Pic du Montcalm (3077 m). Et de 3 ! La vue à 360° est fantastique ! Je discute un peu avec un toulousain, le groupe de catalans commence à envahir le sommet, et je repars pour la descente, quelques heures de marche m’attendent…
Je marche derrière 2 français, quand ils m’annoncent que l’on s’est trompé, nous avons raté la bifurcation au Col de la Coumette et nous filons vers l’Espagne ! Beaucoup de randonneurs font l’erreur à cet endroit, pourquoi n’y a-t-il pas un panneau ou un marquage à la peinture ? Je ne comprends pas que l’on laisse les gens se tromper systématiquement, est-ce à la FFR de mettre un panneau, ou la préfecture, je ne sais pas, mais il faudrait faire quelque chose pour nos amis randonneurs ! Donc nous perdons ½ h à remonter jusqu’au col, et je reprends la descente jusqu’au refuge, où je fais une bonne pause pour me désaltérer. Il me reste encore 2 bonnes heures de marche pour rejoindre le parking où j’arrive complètement fourbu après cette journée bien chargée ! Ça fait presque 11 h que je crapahute depuis ce matin. Quand je pense qu’il y a un marathon ici, 42 km aller-retour entre Auzat et le sommet du Montcalm ! Je l’avais même envisagé à un certain moment, mais finalement c’est trop dur pour moi, je préfère randonner tranquille. Chapeau aux concurrents !!
Il faut encore que je trouve un hébergement, et la route m’amène à Tarascon-sur-Ariège où je trouve un hôtel. Le destin me ramène sur un lieu que j’ai connu, sans en avoir de souvenirs, car j’ai vécu dans cette ville quand j’étais petit, entre 2 et 4 ans, et c’est là qu’est né mon frère Gilles.
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