Bien que j’habite dans le 94, et malgré son altitude qui est la deuxième moins élevée des SDF, ce point culminant a été plutôt compliqué à atteindre !
Sur les indications de Paul Courbon qui l’indique à 126 m d’altitude, mais non confirmée par la carte IGN, je viens une première fois, le 16/09/2006, à la Redoute des Hautes-Bruyères dans le parc départemental des Hautes-Bruyères, sur la commune de Villejuif. Cette Redoute est en fait un fort militaire. Une petite route y monte depuis le parc, que je remonte tranquillement à pied après avoir passé une barrière qui est relevée. J’arrive au milieu de la caserne, et tout d’un coup un militaire, sûrement un gradé, surgit et me demande de vite déguerpir, que je n’ai rien à faire ici, c’est une zone militaire, etc… J’ai beau lui expliquer que la barrière était levée – là il y a une erreur de leur part – et le but de ma visite, peut lui importe ! Il continue d’aboyer et me voilà bien obligé d’obtempérer, n’ayant pas vraiment l’envie d’être emprisonné et d’être passé par les armes ! Au moment de cette altercation j’étais au milieu des bâtiments de la caserne, mais pas vraiment au sommet de la butte. Je m’en vais donc en me disant que le sommet est validé, mais je reste quand même sur un demi échec. J’ai beau faire le tour du Fort, il y a un haut grillage doublé de barbelés, puis un fossé large et profond, et encore après une végétation très dense, bref c’est infranchissable ! L’objectif est bien protégé !
Bien des années après, fin 2021, en faisant un petit bilan de mes SDF effectués, je découvre sur internet qu’il n’y a plus de fort militaire et que le site est désaffecté depuis 2016 ! À partir du printemps 2020, la redoute a été occupée par une population moldave puis rom qui y a installé un bidonville. Une décharge sauvage de plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes, comportant des produits dangereux, toxiques et polluants a également été créée, à proximité directe du squat et du parc des Hautes-Bruyères. Le site a été finalement vidé de ses occupants en juin 2021. Bon plus de militaires, plus de squatteurs, c’est le moment d’y retourner !
Mais quand j’y retourne, le 03/01/2022, après avoir traversé un chantier, j’arrive devant une enceinte et un portail fermé. Un vigile vient et me dit que c’est interdit au public. J’ai beau discuter, rien à faire ! Je fais un petit tour en longeant l’enceinte et remarque une ouverture dans le grillage. Je me dis que je suis peut-être surveillé par le vigile et décide de revenir plus tard…
Ce que je fais 2 jours après. Après m’être garé dans une rue proche du parc au pied du fort, je me dirige d’un pas décidé pour mon expédition commando ! Je traverse le parc et vais directement à l’endroit où j’ai remarqué une ouverture. Le grillage a été découpé, ça ne se remarque pas au premier coup d’œil, mais justement j’ai l’œil ! Je me faufile, passe sous les barbelés et longe le fossé pour arriver à un endroit où le fossé a été comblé par des détritus, ce qui me permet de le traverser. En fait c’est une véritable décharge que je dois escalader ! Une autre activité de l’alpinisme… ! J’évolue avec prudence dans cet amas de ferraille et de toutes sortes de produits, j’atteins le haut de la décharge et me promène dans tout le secteur, près de l’antenne et à divers endroits qui me paraissent les plus élevés. Je n’ai pas été repéré par le vigile, et après une bonne demi-heure sur site je fais demi-tour et repars par où je suis venu. Mission accomplie !
Mais bon voilà, le site Peakbagger.com ainsi que les cartes IGN indiquent 121 m comme point culminant, non loin de là de l’autre côté du parc, au rond-point François Mitterrand, devant l’entrée de l’Institut Gustave Roussy. J’y étais passé quand j’avais traversé le chantier quelques jours plus tôt, mais j’y reviens quand même le 17/01 pour me rendre compte. Du rond-point, la rue Édouard Vaillant remonte encore légèrement vers l’entrée du chantier. De là, quand on regarde vers la Redoute des Hautes-Bruyères qui est distante de 200 m, difficile de dire quel est le plus élevé… Du côté de l’Institut Gustave Roussy, de l’autre côté du grillage, il y a encore un peu plus haut, une butte avec un poste électrique ou une sorte de silo d’air liquide, cerné par une clôture grillagée évidemment… J’arrive encore une fois à trouver un passage, un pan de grillage qui a été cisaillé, je me faufile difficilement et vais au sommet de la butte en contournant le poste. Ça y est, j’y suis au sommet du département, parc départemental des Hautes-Bruyères (121 m) ! On peut dire que ça fait un peu plus de 121 m… J’ai ensuite encore toutes les peines du monde à ressortir, j’empile des sacs de gravats pour m’aider à escalader le grillage. C’est marrant, je ne me suis pas caché durant cette intrusion dans ce secteur grillagé, mais personne ne m’a remarqué, alors que j’étais proche du parking de l’Institut et que des gens y circulaient ! Entre la décharge à escalader, les grillages à traverser, les vigiles à éviter, l’affaire ne fut pas simple mais le sommet est validé, qu’il s’agisse de la Redoute des Hautes-Bruyères ou de la butte près de l’Institut Gustave Roussy.