Après notre acclimatation au Tresenta, en compagnie de Delphin et de notre guide Jean-Marc, petite journée de repos à Chamonix puis direction Zermatt. Objectif la Pointe Dufour ou Dufourspitze (4634 m), point culminant du massif du Mont-Rose et de la Suisse.
La ville de Zermatt est interdite aux voitures, il faut soit prendre un train depuis Täsch, comme je l’avais fait en 2005, soit prendre une navette, ce que nous allons faire.
À Zermatt, nous prenons un petit train à crémaillère qui va nous déposer plus haut, près du majestueux glacier du Gorner, le deuxième plus grand glacier des Alpes, après le glacier d’Aletsch. De là nous avons une vue fantastique sur le Cervin et les sommets du Mont Rose.
Nous allons remonter ce glacier sur le sentier qui suit la rive. Nous prenons pied sur le glacier qu’il faut traverser et Jean-Marc doit trouver son chemin pour éviter ou franchir les crevasses ; certaines sont impressionnantes. Il nous faut quelques heures de trek pour parvenir au refuge du Mont Rose (2883 m). Très beau refuge, on peut même prendre des douches chaudes. Je m’installe dans le dortoir près de la fenêtre, j’ai la vue sur le Cervin, c’est sublime. L’ascension du lendemain s’annonce longue, 1750 m de D+, ça fait au moins 6 h rien que pour la montée !
Départ le matin avant le lever du jour, au début c’est un sentier dans la caillasse, puis une longue remontée sur le glacier. Il fait beau. Nous atteignons une rimaye que l’on traverse et nous remontons une bosse de neige durcie pour ensuite suivre une arête mixte, neige et rocher.
Jusque-là le temps se maintenait au beau, mais ça commence à changer, les nuages arrivent vers nous, le vent forcit et le froid se fait plus intense. Jean-Marc nous annonce que l’on va devoir rebrousser chemin…
Nous sommes à plus de 4500 m, il reste une cheminée à grimper, peut-être encore 1 heure environ. On attend, on continue encore un peu, mais Jean-Marc décide que l’on doit renoncer, nous allons être en plein dans l’orage. Delf est au bout du rouleau, ça l’arrange… Il faut bien faire demi-tour et repartir en sens inverse. En redescendant nous retrouvons le beau temps mais on voit bien que le sommet est dans la tourmente. C’est la longue descente jusqu’au refuge. Puis le lendemain retour dans la vallée…
Je suis très déçu de cet échec, mais en montagne il faut savoir parfois renoncer… La montagne ne va pas bouger, elle va rester là, j’y reviendrai !